mercredi 27 avril 2011

La revanche d'une blonde

George Cukor a réalisé en 1950 une merveille : Born Yesterday - Comment l'esprit vient aux femmes. Ou comment une blonde caricaturée magistralement par Judy Holliday s'émancipe et se déjoue des plans de son voyou de fiancé. Ce dernier profitant de la stupidité de sa compagne l'implique à son insu dans ses "affaires". Le tout, bien entendu, sur le ton de la comédie.



Judy Holliday

L'attrait principal du film réside dans le jeu de Judy Holliday qui réalise la une véritable performance : elle s'est taillée un personnage de blonde burlesque unique et inimitable. Tout est poussé à l'extrême, frôlant le ridicule afin de déclencher l'aspect comique et satirique de la situation : du déhanché saccadé aux mimiques exagérées en passant par l'inimitable gouialle du New Jersey alliée à une voix haut perchée. Judy Holliday connaissait alors parfaitement le rôle de Billie Dawn, cette danseuse de cabaret aux yeux écarquillés qu'elle a joué pendant des années au théâtre à Broadway. C'est grâce à son interprétation théatrale qu'elle a d'ailleurs connu son premier succès. Elle n'était pas non plus inconnue du réalisateur qui l'avait révélé au public l'année passé dans Madame porte la culotte. Le réalisateur a néanmoins du se battre pour imposer son choix car le patron de la Columbia de l'époque voyait plutôt sa vedette du moment la sulfureuse Rita Hayworth incarner le rôle. Cukor ne fait donc pas d'erreur en l'engageant pour son 5è long métrage. L'oscar de la meilleure actrice lui sera d'ailleurs attribuée pour ce rôle.

Quelle meilleure mise en bouche que cette scène (géniale) de la partie de carte: Billy et son amant Harry Brock ont l'habitude de se retrouver pour jouer aux cartes. Il faut observer le détail du jeu de Judy Holliday pour en voir toutes les subtilités : son rituel de préparation avant la partie, sa façon de distribuer et de ranger méthodiquement les cartes, de compter dans sa tête, de plier le petit doigt lorsqu'elle boit son scotch...le duo comique Billy/Harry est une réussite.

George Cukor, le cinéaste par excellence des femmes
Billy Dawn est également un personnage de "femme forte", fer de lance du cinéma de Cukor. De plus c'est une femme et le réalisateur est réputée pour savoir tirer partie du meilleur de ses acteurs et surtout ...de ses actrices. Outre Judy Holliday, Cukor a travaillé avec les plus belles, en tête Katharine Hepburn, puis Ingrid Bergman, Marilyn Monroe, Audrey Hepburn et Joan Crawford.
On voit évoluer le personnage de Billy "éduqué" par un professeur engagé par son amant et dont elle tombe amoureuse. Elle s'émancipe. On la voit découvrir la culture, les musées, lire la constitution de son pays et surtout installer un dictionnaire constamment ouvert au milieu de son salon auquel elle se réfère sans cesse afin d'insulter son amant de mots auparavant inconnus comme "antisocial", ressort comique particulièrement jouissif. Elle décide alors de devenir autre chose qu'une simple potiche et commence à s'intéresser de près aux "affaires" de son compagnon et aux documents qu'on lui fait indument signer...


Comment l'esprit vient aux femmes est un film comme on en fait plus, malheureusement, excellemment mis en scène, drôle, fin, bourré de détail, parfois potache mais également d'une rare intelligence.

lundi 25 avril 2011

The Place where the light is made

Voici une très belle invitation au voyage avec ce film réalisé par Enrique Pacheco lors de ses voyages en Islande. Le tout sur une musique de Max Richter. Enrique Pacheco a fait cette vidéo alors qu'il traversait le pays, touché par la beauté de la lumière si particulière de l'Islande.
Le photographe explique : "Iceland is much more than the volcano Eyjafjallajokull. Iceland is the place where the light is made. It has the most amazing light I have ever seen, endless sunsets in summer, crazy northern lights in winter and beautiful colors all the year."

Cela correspond aussi un peu aux sentiments du moment...car Sayit a fait une pause ces derniers temps...pour découvrir d'autres cieux, toucher d'un peu plus près les étoiles et passer moins de temps derrière des écrans...

Raw Lightscapes from Enrique Pacheco on Vimeo.