dimanche 22 août 2010

La playlist du matin # 1

Le lundi matin,...une épopée à lui tout seul : comment ne pas céder au doux appel de son dunlopillo multi spires ultra confortable et de l'oreiller itou dont on va trainer la marque sur la joue jusqu'au bureau. On balancerait bien ce #"&3§! de radio réveil qui en plus de nous avoir tiré d'un rêve où enfin nous allions conclure avec Brad P. nous annonce qu'il va encore pleuvoir pendant 3 semaines, qu'un pétrolier s'est échoué sur la côte bidule et que le gouvernement met en place une nouvelle taxe destinée à financer le déficit prévisionnel anticipé d'une future caisse sociale en cours de création...Passage rapide devant la glace : yeux de cocker, coiffure façon pigeon écrasé, filet de bave sur le coin droit de la bouche et haleine qui pourrait certainement anéantir toute vie dans un rayon de 30 kms : le total look pour jouer dans Zombiland sans maquillage. Après une douche chaude, 15 cafés, un jus d'orange, 3 kiwis et un yaourt bio, il faut bien LE truc qui va insuffler suffisamment d'adrénaline pour tenir la journée. Pour cela j'ai ma playlist du matin avec des titres qui ont pour seul lien commun de faire remuer tout ce qui dort encore.

En voici les trois premiers.
A écouter le plus à fond possible (faites attention à vos esgourdes quand même) et à suivre...
N'hésitez pas à me faire part de vos suggestions ;-)


Cherokee du groupe de heavy metal suédois et chevelu Europe.


Kill The Young / Origin of illness
envoyé par Discograph. - Regardez d'autres vidéos de musique.
Le riff de départ du Origin of Illness des Kill the Young est tout simplement terrible.


Hate to say i told you so de The Hives. Sans commentaire. Le son parle de lui même.

Piano Man

Maxence Cyrin est une sorte d'ovni. Ce jeune interprète, auteur, compositeur, mais surtout réarrangeur fort d'une formation classique au piano se réapproprie des titres pop rock ou électro selon son ressenti et "à l'oreille" (il n'utilise aucune partition). Il a ainsi repris certains standards au piano dans des lives remarqués au Centre Pompidou, ou à Calvi on the Rocks. Dans son projet Növo Piano (2010) il décide de réadapter des hits du rock et de l'électro avec une version piano solo.

On se laisse porter par l'émotion qui se dégage des notes délicates notamment sur la reprise de Where is my mind des Pixies. La beauté de la mélodie est exacerbée par les images extraites du film "The Myterious Lady" (1928) avec la divine Greta Garbo.

Maxence Cyrin - Where is my mind (The Pixies piano cover) from Maxence Cyrin on Vimeo.


Le pianiste s'était déja essayé à l'exercice dans son précédent album "Modern Raphsodies". Avec Novo Piano il avoue avoir voulu "adapter des morceaux plus pop, moins minimalistes". Le choix des morceaux se fait selon une harmonie, une mélodie où une ambiance qui lui plait le tout sous un angle électro rock collant à l'époque actuelle.
Ici le titre Around the World de Daft Punk repris par l'artiste avec des extraits de film des années 30.

Around the world (Daft Punk Piano Cover) from Maxence Cyrin on Vimeo.


Un extrait du film "L'Atalante" (1934) de Jean Vigo avec une reprise de Ivo des Cocteau Twins.

Maxence Cyrin - Ivo (Cocteau Twins piano cover) from Maxence Cyrin on Vimeo.


J'ai particulièrement aimé l'association du piano et des images en noir et blanc et la poésie qui s'en dégage.

http://www.myspace.com/maxencecyrin

vendredi 20 août 2010

Chat-mot (2)

Je suis très heureuse de poster ce nouveau court métrage de la série Simon's Cat de l'anglais Simon Tofield.
Le premier avait été posté en avril l'année dernière et vous pouvez le revoir la.



Simon Tofield utilise Flash pour réaliser ses petits films sans parole qui lui demandent environ 6 semaines de travail plus une semaine pour le son. Il s'est inspiré de son propre chat : Hugh. Je craque totalement sur les petites hitoires qu'il raconte et sur le graphisme du félin.
Vous pouvez retrouver tout ce qui concerne le créateur de Simon's cat sur le site officiel et surtout voir les autres films (je recommande TV Dinner hilarant).
Chat-pot, quoi !

Rum Punch

Récemment, j'ai revu avec plaisir, Jackie Brown de Quentin Tarantino. Sorti en 1997, ce film est, pour moi, comme une "pause" dans la filmo plutôt over-violente du cinéaste, après Réservoir Dogs et Pulp Fiction. Et je l'avoue, çela fait du bien ! On y retrouve une mise en scène très soignée et des personnages travaillés que l'on apprend peu à peu à connaitre grâce à des dialogues assez savoureux. Tarantino dira d'ailleurs que Jackie Brown est en quelque sorte son "Rio Bravo" car on apprend à passer du temps avec chacun des personnages.
Fidèle a sa réputation de "relanceur de carrière", le cinéaste choisit une nouvelle fois des acteurs peu connus du grand public mais ayant un "passé d'acteur" comme Robert Forster et surtout la sublime Pam Grier qu'il rêvait de faire tourner depuis longtemps. Il l'avait vu dans de nombreux films issus de la blaxploitation, lors de ses études. Ce rôle a été spécialement écrit pour elle et par ce biais, il rend hommage à ce courant propre au cinéma américain des années 70, revalorisant l'image des acteurs afro-américains.

La bande son qui comme d'habitude chez Tarantino est presque plus culte que son film, reflète d'ailleurs totalement ce mouvement culturel dès l'ouverture avec le titre Across 110th Street de Bobby Womack qui se déroule alors que Jackie "Foxy" Brown se laisse porter par un tapis roulant dans l'aéroport où elle travaille : le décor est planté.


Tapis roulant extrait de Jackie Brown

Minnie Riperton, The Brothers Johnson, Randy Crawford mais surtout The Delfonics complètent une bande originale impeccable. Symbolisant la relation complexe et sensuelle entre Jackie et Max Cherry, le groupe phare des année 70 est repris deux fois dans le film avec les titres Didn't I (Blow Your Mind This Time) et La-La (Means I Love You).
Le premier intervient dans une scène clé où Jackie et Max vont se retrouver seuls pour la deuxième fois. Max, déjà raide dingue amoureux de la belle depuis qu'il a été la chercher à sa sortie de prison (scène mémorable d'ailleurs) vient lui rendre visite pour récupérer l'arme qu'elle lui a "emprunté".



Alors que Max et elle commence à discuter,Jackie choisit un de ses vinyls, allume une cigarette et savoure ce moment. Max la regarde, amusé.



Un peu plus tard, Max se rend dans un magasin de disques...

...pour acheter une compil du groupe.



En 1968, Didn't I (Blow Your Mind This Time) est LE hit du troisième album du groupe, pionner du style Philadelphia sound (The Philly Sound), popularisé par Thom Bell et principal concurrent du son de Motown. Le trio vocal composé des frères William et Wilbert Hart et de leur ami Randy Cain connaitra un succés immédiat avec les deux standards repris dans la BO de Jackie Brown mais déclinera très rapidement avec le départ de Randy. Leur style nouveau construit autour de ballades sucrées, de chant gospel et d'orchestrations faites de violons et de cuivres propre au son Philly déchaine les passions. Leurs titres ont été plus récemment repris et samplés par des artistes comme les Fugees ou Missy Elliott.

Une vidéo du groupe reprenant un de leur titre phare La-La (Means i love you)

Inutile de dire que je vous recommande chaudement ce petit bijou cinématographique ainsi que sa bande originale - indispensable - à passer dans toute soirée entre amis digne de ce nom !

Un petit bonus ;-) pour terminer.

Pour aller plus loin : un bon site sur le cinéaste ici et je conseille également l'excellent bouquin de Jérome Charyn - Tarantino - chez Denoel - récit prenant et juste sur le "style tarantino".