mercredi 27 avril 2011

La revanche d'une blonde

George Cukor a réalisé en 1950 une merveille : Born Yesterday - Comment l'esprit vient aux femmes. Ou comment une blonde caricaturée magistralement par Judy Holliday s'émancipe et se déjoue des plans de son voyou de fiancé. Ce dernier profitant de la stupidité de sa compagne l'implique à son insu dans ses "affaires". Le tout, bien entendu, sur le ton de la comédie.



Judy Holliday

L'attrait principal du film réside dans le jeu de Judy Holliday qui réalise la une véritable performance : elle s'est taillée un personnage de blonde burlesque unique et inimitable. Tout est poussé à l'extrême, frôlant le ridicule afin de déclencher l'aspect comique et satirique de la situation : du déhanché saccadé aux mimiques exagérées en passant par l'inimitable gouialle du New Jersey alliée à une voix haut perchée. Judy Holliday connaissait alors parfaitement le rôle de Billie Dawn, cette danseuse de cabaret aux yeux écarquillés qu'elle a joué pendant des années au théâtre à Broadway. C'est grâce à son interprétation théatrale qu'elle a d'ailleurs connu son premier succès. Elle n'était pas non plus inconnue du réalisateur qui l'avait révélé au public l'année passé dans Madame porte la culotte. Le réalisateur a néanmoins du se battre pour imposer son choix car le patron de la Columbia de l'époque voyait plutôt sa vedette du moment la sulfureuse Rita Hayworth incarner le rôle. Cukor ne fait donc pas d'erreur en l'engageant pour son 5è long métrage. L'oscar de la meilleure actrice lui sera d'ailleurs attribuée pour ce rôle.

Quelle meilleure mise en bouche que cette scène (géniale) de la partie de carte: Billy et son amant Harry Brock ont l'habitude de se retrouver pour jouer aux cartes. Il faut observer le détail du jeu de Judy Holliday pour en voir toutes les subtilités : son rituel de préparation avant la partie, sa façon de distribuer et de ranger méthodiquement les cartes, de compter dans sa tête, de plier le petit doigt lorsqu'elle boit son scotch...le duo comique Billy/Harry est une réussite.

George Cukor, le cinéaste par excellence des femmes
Billy Dawn est également un personnage de "femme forte", fer de lance du cinéma de Cukor. De plus c'est une femme et le réalisateur est réputée pour savoir tirer partie du meilleur de ses acteurs et surtout ...de ses actrices. Outre Judy Holliday, Cukor a travaillé avec les plus belles, en tête Katharine Hepburn, puis Ingrid Bergman, Marilyn Monroe, Audrey Hepburn et Joan Crawford.
On voit évoluer le personnage de Billy "éduqué" par un professeur engagé par son amant et dont elle tombe amoureuse. Elle s'émancipe. On la voit découvrir la culture, les musées, lire la constitution de son pays et surtout installer un dictionnaire constamment ouvert au milieu de son salon auquel elle se réfère sans cesse afin d'insulter son amant de mots auparavant inconnus comme "antisocial", ressort comique particulièrement jouissif. Elle décide alors de devenir autre chose qu'une simple potiche et commence à s'intéresser de près aux "affaires" de son compagnon et aux documents qu'on lui fait indument signer...


Comment l'esprit vient aux femmes est un film comme on en fait plus, malheureusement, excellemment mis en scène, drôle, fin, bourré de détail, parfois potache mais également d'une rare intelligence.

lundi 25 avril 2011

The Place where the light is made

Voici une très belle invitation au voyage avec ce film réalisé par Enrique Pacheco lors de ses voyages en Islande. Le tout sur une musique de Max Richter. Enrique Pacheco a fait cette vidéo alors qu'il traversait le pays, touché par la beauté de la lumière si particulière de l'Islande.
Le photographe explique : "Iceland is much more than the volcano Eyjafjallajokull. Iceland is the place where the light is made. It has the most amazing light I have ever seen, endless sunsets in summer, crazy northern lights in winter and beautiful colors all the year."

Cela correspond aussi un peu aux sentiments du moment...car Sayit a fait une pause ces derniers temps...pour découvrir d'autres cieux, toucher d'un peu plus près les étoiles et passer moins de temps derrière des écrans...

Raw Lightscapes from Enrique Pacheco on Vimeo.

mercredi 30 mars 2011

Mickey se fait mousser

Une nouvelle vidéo qui utilise la technique du tilt shift. Je suis très fan de cette technique photographique qui consiste à réduire la profondeur de champ pour donner un effet maquette aux images donc dès que je trouve une nouvelle vidéo, vous n'y échapperez pas...

Disneyland Paris - Tilt Shift from Céranne Gantzer on Vimeo.
Réalisé par Céranne Gantzer, ce court métrage permet de découvrir le parc d'attractions de Disneyland Paris sous un angle ...miniature.
Enjoy !

mardi 29 mars 2011

Mutabor

Voici un clip d'animation sur le titre Vaiduoliai, extrait du premier album Laukinis Suo Dingo d'Alina Orlova dont nous avions parlé ici lors du très beau concert qu'elle avait donné à La Clef.


Le 12 avril prochain sortira son second album intitulé Mutabor. Les titres Sirdis, Silkas, Vaikelis et Sia sont en écoute sur le myspace de l'artiste. Un avant goût des jolies mélodies présentes sur le second opus de l'artiste.

Alina Orlova sera en concert le 16 mai à l'Alhambra/Paris et le 22 juillet à Lyon aux Nuits de Fourvières.

mercredi 23 mars 2011

Game & Watch




































J'ai découvert il y a quelque temps Game & Watch grâce à leur EP 6 titres Orion Disaster qu'ils m'ont envoyé. Je n'ai pas pu assister au concert qu'ils ont donné à la Flèche d'Or en début d'année mais je me suis rattrapée en écoutant  avec plaisir leurs chansons. A l'écoute d'Omni, le premier titre, c'est le chant d'Aurélia Rivage qui séduit. Le ton est donné. Les Game & Watch aiment jouer. Ils distillent tour à tour une pop sensible et même illuminée comme sur les douces notes de Time vs youth. Une pop mélodieuse teintée de folk ou aux accents plus rock (sur Get Home). Leur mini album est étonnamment bien produit mais cela tient certainement au fait que le groupe n'en est pas à ses premières armes. Le quatuor rassemble en effet, le batteur de Mrs Chan//Mr Cho, le guitariste de Story One et une des deux "voix" de Hopper formation parisienne révolue. La seconde voix était celle de Dorothée, chanteuse actuelle de The Rodéo.

Ci après deux titres filmés lors de leur concert à la Belleviloise en juillet 2010.


Game & Watch - Get Home (La Bellevilloise, 30.07.10)
envoyé par ParhelLives. - Regardez d'autres vidéos de musique.


Game & Watch - Clap Clap (La Bellevilloise, 30.07.10)
envoyé par ParhelLives. - Clip, interview et concert.

Pour l'instant ils n'ont pas encore de distributeur, mais vous pouvez vous procurer leur mini album ici.

Good vibrations

Voici un court métrage plein de fraicheur réalisé en 2009 et en 3D par Jérémy Clapin. Diplômé des Arts Décoratifs, il s'est fait connaitre en réalisant Skhizein, son deuxième court métrage qui a été pré-acheté par Arte et soutenu par le CNC. Good Vibrations a été réalisé dans le cadre de The Responsability Project lancé par la société d'assurance américaine Liberty Mutual. Ce programme a pour objectif de sensibiliser le public à ses responsabilités.

Un employé de bureau est dérangé par le bruit d'un marteau piqueur...

mercredi 9 mars 2011

Chouettes chouettes !

Vous avez toujours trouvé les hiboux choux ?
Vous n'avez pas encore de joli calendrier 2011 pour votre bureau ?
J'ai la solution !
Il suffit de cliquer sur l'image ci-après, puis de choisir les hiboux les plus chouettes et les associer au mois souhaité.
Télécharger le résultat en pdf. Vous pourrez ensuite l'imprimer.

Owl Lover 2011 Calendar

Le site My owl Barn (littéralement "chouette effraie") est un site anglais dédié à l'animal nocturne qui suscite de nombreuses passions comme j'ai pu le découvrir sur la toile. 30 artistes ont participé avec leur création à la conception de ce calendrier que j'ai trouvé ...vraiment chouette !

lundi 7 mars 2011

Etrange & Merveilleux

Samedi dernier, nous sommes allés au Cube à Issy les Moulineaux. Lieu assez étrange de part son architecture, une série de panneaux en verre et une forme...cubique bien entendu. Un espace entièrement dédié à la création numérique. Un lieu quasi unique en France, animé et géré par l'association ART3000. Il propose au public d'accéder "aux pratiques culturelles et artistiques offertes par les nouvelles technologies au travers de multiples propositions : ateliers et initiations multimédias tous niveaux, activités pour le jeune public dès 3 ans, centre de documentation, soutien à la production, expositions, concerts, performances, rencontres, conférences". Le Cube est un lieu de référence pour l'art et la création numérique avec une étonnante dynamique. Selon son Président, "l'intelligence connective est une terre fertile pour l'humanité qui vient". Ce lieu précurseur s'emploie à "favoriser les nouvelles formes d'expression, les échanges interdisciplinaires et les dynamiques créatives."


Le Cube Centre de Création numérique
envoyé par le_cube. - Films courts et animations.




























C'est l'exposition Etrange & Merveilleux qui nous a attiré dans le lieu avec notamment l'alléchante programmation de courts métrages. J'ai ainsi pu découvrir le très poétique Silence sous l'Écorce de Joanna Lurie réalisé en 2009 qui raconte l'histoire de deux jeunes esprits Sequoia, réveillés de leur torpeur...On découvre un univers sonore et graphique très touchant. La réalisatrice raconte qu'elle a été très influencée par les contes que lui lisaient ses parents quand elle était petite et qu'elle a voulu en quelque sorte créer son propre conte. Deux "petites graines" ou esprit de Sequoia se retrouvent et jouent dans la forêt. Ce sont des adolescents. L'un d'eux va grandir...



Le Silence sous l'Ecorce est le 5è court métrage de Joanna Lurie. Il a remporté de nombreux prix et a notamment été short listé aux oscars 2011.

Dans un tout autre style, plus sombre, j'ai pu voir Naïade de Nadia Micault & Lorenzo Nanni. Filmé en stop motion, le film raconte l'histoire d'Ava, une déesse des marais qui règne sur tout un petit monde coloré et féérique. Son marais va être découvert par Igor qui cherche à soigner son frère jumeaux, malade...
L'idée est partie des créations de Lorenzo Nanni qui est brodeur et qui créé tout un univers en tissus, perles, etc...Il a notamment créé la poupée Ava. Nadia Micault a alors eu l'idée de mettre en scène ses créations afin de les valoriser et les rendre visible.
Ce court est tout à fait singulier mais son univers enchanteur et son histoire en font un joli conte onirique.


Enfin, j'ai beaucoup aimé l'atmosphère et le graphisme de Josie's Lalaland qui parle d'un sujet très fort. Le réalisateur Eb Hu tente de retranscrire l'esprit et le courage d'une jeune fille de 16 atteinte de leucémie et pour qui tous les traitements ont échoué. Elle décide de passer ses derniers mois, en paix, entourée de sa famille.



L'exposition Etrange & Merveilleux propose également de découvrir une partie des oeuvres de l'illustratrice italienne Nicolletta Ceccoli. Toujours à la rupture entre l'innocence et la frayeur, les lithographies de l'artiste sont ambivalentes et ouvrent grand les portes de l'imaginaire. Nicoletta a d'ailleurs illustré de nombreux livres pour enfants et a également participé au projet d'animation La Mécanique du coeur, à la demande de Mathias Malzieu (chanteur de Dionysos).













































http://www.lesiteducube.com/

samedi 5 mars 2011

Le lien

"L’essentiel, dans ces moments là, c’est de refuser l’immobilité, c’est de se mettre en mouvement, en action. Créer le mouvement, la dynamique."

Cette après midi le Forum des Images présentait en avant première le film de Régis Wargnier, La Ligne Droite avec notamment Rachida Brakni , Cyril Descours et Clémentine Célarié. La séance était présentée par Isabelle Giordano dans une ambiance incroyable. Beaucoup d'associations de jeunes étaient présentes notamment Ziva de Nanterre. Le débat qui a suivi était haut en couleur ce qui n'a rien gâché. J'ai aimé voir et entendre quelle résonance le film avait eu chez les spectateurs. Certains ont été profondément touchés par le combat de Leïla et Yannick et ont trouvé un écho par rapport à leur propre histoire.
Ce film est d'une grande force. Il donne envie. Il m'a donné envie de reprendre le sport. Il donne l'envie de se battre contre soi, d'aller au bout.





























Les premières images montrent Leïla qui sort tout juste de prison. A peine libre, elle quitte ses bottes, enfile des baskets et se met à courir. D'emblée ce plan est chargé en émotion : Leïla court. Vite. Son regard est dur puis elle sourit, elle est libre, enfin, vraiment. On comprend à quel point la course, sa passion, lui a profondément manqué.
Elle retourne au stade Charléty où elle s'est entrainée jadis. Là, elle rencontre Yannick, un athlète qui vient de perdre la vue dans un accident de voiture. Il lui propose de devenir son guide. Avec leurs blessures respectives, ils vont apprendre à se reconstruire, dans le sport, dans le dépassement de soi.


Avec La Ligne Droite, Régis Wargnier s'est fait plaisir. En effet, le réalisateur est passionné d'athlétisme depuis longtemps. Il aime filmer les athlètes : "il y a quelque chose de très impressionnant chez les athlètes. (...) En plus, c’est très beau à regarder et... très beau à filmer. Il y a dans l’athlétisme quelque chose de très esthétique." Il a d'ailleurs co-réalisé deux documentaires sur le sujet : Coeurs d'athlètes en 2003 et D'Or et D'argent en 2004. C'est d'ailleurs lors d'un tournage qu'il est touché par le coureur non voyant Aladji Ba s'entrainant avec son guide. Il est frappé par le lien qui unit les deux hommes. Le lien physique de la cordelette reliant le non voyant à celui qui voit et le lien humain entre les deux hommes. L'histoire de son prochain film s'est alors imposée à lui. L'athlète Aladji Ba joue d'ailleurs son propre rôle dans La Ligne droite.

L'émotion que dégage le film doit également beaucoup au duo Leïla/Yannick. Pour interpréter le personnage de Leîla, Régis Wargnier a immédiatement pensé à Rachida Brakni et a d'ailleurs écrit le rôle pour elle. En effet, avant de devenir comédienne pour le théâtre et pour le cinéma, Rachida était une athlète accomplie. Elle connaissait donc bien le monde de l'athlétisme. Quant à Cyril Descours, Régis avait été touché par sa prestation dans Complices où il joue un jeune prostitué. Son aisance notamment avec son corps a été déterminante. Cyril est également un sportif chevronné ce qui a grandement aidé pour le personnage de Yannick.





























Les deux acteurs ont néanmoins suivi un entrainement intensif dans les locaux même de l'INSEP. Ils ont été préparés physiquement par des entraineurs de l'équipe de France d'athlétisme au coté de vrais athlètes. Régis raconte que lorsqu'il a parlé du rôle à Rachida elle était alors enceinte. 4 mois après l'accouchement elle devait interpréter Leila et se préparer physiquement pour le rôle ce qu'elle a parfaitement réussi.
Au delà du sport, c'est la rencontre entre ces deux personnages écorchés par la vie et qui n'auraient, à priori, jamais du se rencontrer qui fait toute la force du film. "Yannick trouve en Leïla enfin un répondant, il sent chez elle une blessure peut-être aussi profonde que la sienne, une rage semblable à la sienne, comme s’ils étaient faits pour se rencontrer. Leurs blessures, leurs déchirures vont finalement les rapprocher et leur permettre de se reconstruire ensemble...".





























A la fin du film, certains spectateurs ont été surpris par le choix scénaristique. Régis raconte alors que Rachida Brakni s'est réellement blessée (lors d'un entrainement) ce qui l'a poussé à revoir la fin de son histoire. Dans la scène finale, tournée lors d'une vraie compétition sportive : le meeting Areva, Régis raconte que la pression était énorme car il n'avait droit qu'à une seule prise pour la course qui s'est réellement déroulée devant 45000 personnes. A la fin de la scène lorsque Yannick prend Leïla dans ses bras et lui dit "C'est pour toi que je l'ai fait" on peut se demander si cette déclaration ne transcende pas le film car en effet Rachida devait courir au coté de Cyril au Stade de France et elle n'a pas pu le faire...

La Ligne Droite et un très beau film, simple, juste et profondément humain que je recommande.

En parlant de La Ligne Droite avec une amie, elle m'a confié le livre de Yves Gibeau portant le même titre que le film et qui raconte l'histoire d'un ancien coureur mutilé de guerre qui retrouve goût à la vie grâce à l'amitié et au soutien de son entraineur qui le retrouve.

La Bande Annonce



Le making of du film


http://la-ligne-droite.gaumont.fr/

lundi 28 février 2011

Ru

"Ru" raconte l'histoire de Matthieu et Céline qui s'aiment d'un amour fusionnel. Mais Céline ne comprend pas Matthieu...Florentine Grelier qui est réalisatrice et plasticienne a réalisé un très beau court métrage, sensible et touchant. Elle a utilisé plusieurs techniques : peinture animée, papier découpé, tissus et encres. Sorti en 2009, Ru a remporté plusieurs récompenses dont le Prix du meilleur film de fin d’études SACD.
Vous pouvez en voir le making of ici.


Ru (2009) from Florentine GRELIER on Vimeo.

mercredi 23 février 2011

No One Belongs Here More Than You

"One, two, three ... Repeat after me : I'm gonna be free! ... And I'm gonna be brave!" ...




La première fois que j'ai entendu parler de Miranda July c'était lorsque j'ai vu son tout premier long métrage Moi, toi et tout les autres, sorti en 2005 et récompensé par la Caméra d'Or au Festival de Cannes.
Un ovni. Rose et poétique.
Ce film m'a enchanté par ce qu'il offrait de différent, de décalé et de doux.
Des couleurs pastels, la musique de Mickael Andrews et les yeux bleus de Miranda.

Macaroni.

Me, You and Everyone we know raconte l'histoire de Christine Jesperson, artiste performeuse qui tente de proposer son travail à la galerie d'art local. Elle croise un vendeur de chaussure qui vient de se séparer de sa femme. Elle en tombe amoureuse. Ce dernier a deux enfants avec lesquel il n'arrive pas à communiquer...Deux jeunes adolescentes s'essaient à la séduction d'un homme plus âgées. Une toute jeune fille est fascinée par les appareils ménagers et essaie de constituer son trousseau. Tout ce petit monde se croise, se cherche et tente d'exister. La caméra suit chaque personnage avec tendresse et beaucoup de poésie. On ne peut qu'être profondément touché par les émotions si subtiles que dégage le film. Un moment de grâce dans un monde de brutes.

"I just walk around ! I want my children to have magical powers, i am prepared from amazing things to happen !"

La bande annonce de You, Me and Everyone we know.


Voici une des scènes du film où la directrice de galerie s'apprête à rencontrer l'inconnu avec qui, la veille, elle a eu une conversation "hot" sur la toile...


Bien que l'on puisse penser que le film soit autobiographique, il ne l'est pas mais l'artiste s'est inspiré de ses propres souvenirs d'enfance et de ses aspirations infantiles pour écrire le scénario. La bande originale du film a été composée par Mickael Andrews qui accentue l'atmosphère légère et cotonneuse du film.
Miranda July est une artiste touche à tout, elle teste tout ce par quoi elle peut s'exprimer : écrire, jouer, chanter, créer.
Avant Moi, toi et tout les autres, elle a réalisé plusieurs courts métrages, effectué des performances à la radio (dans l'émission The Next Big Thing sur NPR), créé des installations vidéos. Elle a notamment collaboré avec Mike Mills pour un clip vidéo de Blonde Redhead.


one pose per second.

J'ai découvert avec plaisir qu'elle a réalisé un second long métrage présenté le mois dernier au festival de Sundance et intitulé The Future.


Le film n'a pas encore de date de sortie officielle. The Future démarre un après midi sur un canapé. Il raconte l'histoire de Sophie et Jason (interprétés par Miranda et Hamish Linklater), un couple de trentenaire qui n'ont pas encore d'enfant et qui ne sont pas tout à fait adulte...Ils décident de passer un cap en adoptant un chat. Leur vie va être bouleversé par l'accueil qu'il décide de faire à l'animal et les décisions qu'ils vont prendre...
"The future est un film fait d'une accumulation de détails minuscules. Une sédimentation de tout petits éléments qui forme l'intimité de deux êtres. Une intimité qui révèle très rapidement deux solitudes instables et usées. Pour l'instant. Chacun d'entre eux doit se réinventer s'ils veulent avoir une chance de continuer ensemble".
Le style enjoué et décalé de Miranda devrait réserver de jolies surprises. L'histoire sera racontée du point de vue du chat.



Ci-après un lien sur le blog de l'artiste pour être informé de son actualité et de ses coups de coeur.


Ci-après un autre lien sur le site dédié au recueil de nouvelles Un Bref Instant de Romantisme qu'elle a écrit en 2008. Faites défiler les photos jusqu'au bout, le site est très drôle.



http://thefuturethefuture.com/
http://www.mk2.com/datamk2/sitesfilms/moitoi/home.html

lundi 21 février 2011

L'Homme qui en savait trop ...

....sur Hitchcock

"Dès que le scénario est prêt, j'aimerais autant ne pas faire le film du tout... J'ai un esprit fortement visuel. Dans ma tête, je visualise un film jusqu'au montage final. J'écris tout ceci le plus en détail dans le scénario, et ensuite, quand je tourne, je ne regarde pas du tout le scénario. Je le connais par cœur, tout comme il n'est pas nécessaire à un chef d'orchestre de regarder la partition... Quand vous avez terminé le scénario, le film est parfait. Mais, pendant la réalisation, il perd peut-être quarante pourcents de votre conception d'origine". C'est ainsi que Alfred Hitchcock décrit sa méthode de travail dans une interview qu'il donne en 1969.

Lors d'une rétrospective que lui a consacré la cinémathèque française, le journal Télérama a demandé à Jean Baptiste Thoret, critique et historien de cinéma de revenir sur 3 films du "maitre du suspens" : La Mort aux Trousses, Psychose et Les Oiseaux.
Tellement passionnant qu'on en demande encore !
La Mort aux Trousses (1959)

Hitchcock - Dans les images de "La Mort aux trousses"
envoyé par telerama. - Les dernières bandes annonces en ligne.

Psychose (1960)

Hitchcock - Dans les images de "Psychose"
envoyé par telerama. - Court métrage, documentaire et bande annonce.

Les Oiseaux (1963)

Hitchcock - Dans les images du film "Les Oiseaux"
envoyé par telerama. - Court métrage, documentaire et bande annonce.

lundi 14 février 2011

Le vilain petit carré

Le vilain petit carré ou The Ugly Square est un court métrage en stop motion, très original racontant l'histoire d'un rond dans un monde tout carré. Réalisé par Charles Klipfel & Quentin Carnicelli sur une musique de Neal Williams.

Le vilain petit carré ( The ugly square ) from Tout Court on Vimeo.

dimanche 13 février 2011

eXtra Austra

Nous sommes dimanche et je ne peux vous quitter sans vous laisser écouter cet étonnant titre entêtant.
Outre une vidéo ultra sexy réalisée par Claire Edmonson, Beat and the Pulse porte bien son nom. C'est le premier single de l'album Feel it break (Domino Records) sortie prévue le 16 mai du trio de Toronto Austra. Cette voix est celle de Katie Stelmanis qui écrit et compose la plupart des titres.
Un album qui rappelle la froideur de la New Wave mais toujours profondément enraciné dans l’univers classique et lyrique de Katie Stelmanis.
J'aime tout particulièrement le coté sombre et malgré tout dansant qui se dégage.
Le trio a accompagné Cocorosie en tournée solo.



Le titre Lose it, extrait de l'album à venir.

Austra - Lose It from sam son on Vimeo.


Merci encore à jiess pour qui "celui qui ne kiffe pas ce groupe est un naze".

Austra sera en concert au Festival Les Femmes s'en mêlent :
le 30 mars Le Ciel (Grenoble)
le 31 mars Les Trinitaires (Metz)
le 1 avril à la Machine (Paris)
le 2 avril à la Péniche (Lille)

http://www.myspace.com/austra
http://www.austramusic.com/

samedi 12 février 2011

Je suis ton père

Attention, cet article n'est que pour les fans de Star Wars.
Les autres ne peuvent pas comprendre.



Un de mes premiers chocs cinématographique, n'en déplaise à certain, à été Star Wars. Toute petite, je me souviens avoir aperçu quelques images sur le poste cathodique des parents : Luke qui tentait de soulever son vaisseau hors de la vase en maîtrisant la force et Yoda qui le regarde, déçu...Je me souviens avoir du aller me coucher car le lendemain il y avait école. Mais ces quelques images m'ont longtemps hanté avant d'avoir pu enfin un soir gouter à la trilogie.
Un choc.
J'ai été propulsée dans un monde parallèle. J'ai basculé dans la 7è dimension Lucas durant pas mal de mois voir d'années. Ce film contenait tout ce dont je pouvais rêver et comblait tout mon esprit avide, imaginatif et sensible : un monde rempli de créatures étranges mais sympathiques (le duo plus qu'attachant R2D2 et C3PO), un monde avec des chevaliers, des princesses, des méchants en noir, des vaisseaux spatiaux, des sabres lasers, des répliques cultes, des épreuves, du courage, de l'amour et Harrison Ford s'ouvrait à moi. Un monde avec une bande sonore extraordinaire composée d'effets jamais entendus auparavant et du thème composé par John Williams, certainement le plus connu de tous les temps.
Je suis tombée amoureuse de Han Solo, j'ai eu peur pour Leila, j'ai rêvé avoir un R2D2 comme meilleur ami, piloter un X-wings ou passer en vitesse lumière à bord du Falcon Millenium , manier le sabre laser,...
Pour moi il y avait eu un avant La Guerre des Etoiles mais il y aura surtout un après.
Tout avait changé, certains rêves devenaient réalité.
Tout cela tenait à un seul homme : George Lucas.
En 1977, ce dernier qui avait eu un peu de succès gràce à American Graffiti film sur la jeunesse américaine dans lequel il donne un petit role à Harrison Ford, propose le projet Star Wars à plusieurs studio. Ce projet lui tient à coeur car il réunit plusieurs thèmes très fort pour Lucas : la mythologie dont il est fou et qu'il a étudié avec passion durant ses études, le concept de la force pour lequel il s'est "inspiré" de son accident de voiture en 1962 qui révèle en lui une dimension particulière de la perception de la vie et de ses intuitions, la vitesse et l'amour des bolides qui ressort avec les combats spatiaux.
La Twentieth Century Fox décide de lui faire confiance en lui allouant le budget nécessaire pour réaliser les effets spéciaux colossaux que demande le film.
Lors de sa réalisation, Lucas et son équipe vont révolutionner les techniques cinématographiques employées jusqu'alors et le film connaitra un succès sans précédent lors de sa sortie.

J'ai découvert le travail effectué par J.W. Winzler qui a publié plusieurs ouvrages sur les coulisses de la saga et ai décidé de mettre en avant deux d'entre eux axés sur la trilogie originel qui bien évidemment reste ma favorite.
En 2007, JW Winzler décide d'exhumer des interviews de Lucas enterrés et entreprend de fouiller les archives. Il dévoile des photos jamais encore présentées et révèle des anecdotes inédites sur la réalisation et le tournage semé d'embuche de La Guerre des Etoiles, le premier film tourné de la saga. The Making of Star Wars, the définitive story behind the original film est un véritable voyage dans le temps ! Paru en avril 2007, il n'existe qu'en anglais.

Ci-après quelques photos tirés du livre.

L'acteur Anthony Daniels raconte qu'incarner C-3PO était extrêmement contraignant: "Sur le tournage il y avait un fauteuil sur lequel était écrit "Anthony Daniels" et cela m'a fait plaisir mais je n'ai jamais pu m'y assoir car cela m'était impossible. Combien de fois ce fauteuil m'a tenté ! A la place j'ai eu cet appareil archaïque avec des bras pour faire reposer les miens et qui m'a permis une inclinaison à 70 degrés. Il a en fait a été très peu utilisé car le poids du costume, de ce fait, descendait sur les chevilles.

"Je portais des collants en nylon ordinaire ajustés et des chaussures très désagréables en toile de chez Libby White's à Londres. J'ai porté la même paire tout au long du film ce qui fait qu'elle a été totalement usée. Je portais des chaussures d'or par dessus des jambières d'or le tout monté sur un pantalon en plastique épais attaché ensemble au niveau du bassin. On m'avait fait un entre-jambes assez massif que George se plaisait à définir comme "l'érotisme de l'espace".




































Carrie Fisher essaie pour la première fois le costume qu'avait réalisé John Mollo pour la princesse Leia.




































Mark Hamill, Carrie Fisher et Harrison Ford sur le plateau. Les fameux "ornements d'oreille" ou "pains aux raisins"(!)de la coiffure de Leia ont été inspirés par les photos prises par Edward S. Curtis des Amérindiens et des femmes rebelles de Pancho Villa. «J'ai toujours eu un peu peur de cela », dit Fisher. «J'ai toujours eu un peu peur de ce que je vais chercher en elle."

























Harrison Ford, Peter Mayhew (dans le costume de Chewbacca), Mark Hamill et Carrie Fisher. Bien que très éloignés dans le script, presque toutes les scènes dans le cockpit du Millénium Falcon ont été filmées l'une après l'autre dans le studio 8 de fin mai à mi-Juin 1976.



























George Lucas et Anthony Daniels (dans le costume de C-3PO) sur le très onéreux plateau du "Sandcrawler" situé sur la frontière Tunisie-Libye. Des camions militaires tunisiens ont été utilisés par la production. En les apercevant, les autorités du gouvernement libyen s'inquiètent de ce qu'elle prenait comme une mobilisation militaire massive à la frontière du pays. «Il y avait vraiment une mobilisation à la frontière!" raconte Lucas. "Ils ont dû venir inspecter le Sandcrawler pour vérifier que ce n'était pas une arme secrète."


























Mark Hamill et Carrie Fisher sur le plateau. Au départ, le personnage de Han Solo devait arborer une cape et porter la barbe. Et ce n'est pas tout: dans la deuxième version du script, à un moment donné Lucas s'était débarrassé de la princesse Leia et avait remplacé Luke par un personnage féminin. Heureusement, un mois plus tard il a gardé Luke et a décidé de faire de Leia son jumeau.




































George Lucas dirigeant les "stormtroopers".
















George Lucas a survécu au tournage en Tunisie, mais n'a pas été entièrement satisfait de ce qui s'était passé là-bas.

























George Lucas montre à Carrie Fisher comment tenir un fusil.




































George Lucas démontre à Sir Alec Guinness comment s'en remettre à la Force.

























Bien que devant être tourné en extérieur, la rue de Mos Eisley a finalement été réalisée en studio. Les figurants ont portés des costumes exotiques et des masques.

























David Prowse se prépare à incarner Dark Vador.

























Harrison Ford semble apprécier visiblement la gâchette de Han Solo. Au départ, les premières descriptions du personnage de Han le représentait comme une sorte d'être monstrueux. Harrison Ford racontre, "J'ai toujours su que je ne pouvais pas avoir la fille". Han sait que s'il obtient la fille, ce sera juste "a one-night stand".





































 Les "Stormtroopers" portaient un justaucorps noir couvrant la totalité du corps. Les parties supérieures et inférieures des bras ont été attachées à l'aide d'un élastique noir. Les ceintures avaient des bretelles qui les rattachaient aux jambes. Ils portaient des gants de caoutchouc domestiques et des bottes noires peintes en blanc avec de la teinture pour chaussures.

























Mark Hamill, Anthony Daniels (dans le costume de C-3PO) et Sir Alec Guinness posent en face de la "cantina" en extérieur.
Première journée de tournage dans le désert tunisien: mauvais fonctionnement du robot, conditions météo peu coopératives et camions de transport qui prennent feu, sans parler des préoccupations générées par les voisins Libyens qui pensaient que le Sandcrawler qui avait été conçu sur la base de la NASA, faisait partie d'un réseau d'armes militaires secretes. Malgré tout, l'équipage a réussi à quitter la Tunisie dans les délais prévus après deux semaines de tournage.

























Mark Hamill, Carrie Fisher, Peter Mayhew (dans le costume de Chewbacca) et Harrison Ford pose pour une photo publicitaire.



























La couverture du livre Star Wars making of, par J.W. Rinzler et préfacé par Peter Jackson le réalisateur du Seigneur des Anneaux qui raconte comment il a été directement influencé par la saga pour lui même prendre la caméra.


































Devant le succès du premier opus, JW Rinzler s'est alors attaqué à la suite en racontant le making of de l'Empire contre attaque : The Making of the empire strikes back. Pour le coup, une vidéo promotionnelle de lancement de l'ouvrage, paru en juillet 2010, a été réalisée.



Ci-après quelques photos extraite de l'ouvrage sur les coulisses du tournage de l'épisode V.

La scène d'ouverture a été filmée à Industrial Light & Magic, vers Mars 1980.




































Des Webb, dans son costume d' énorme créature des neige porte des bottes gigantesques sur des échasses. Il ne pouvait marcher que quelques mètres sans manquer de perdre l'équilibre. Là, il traîne le mannequin de Luke Skywalker.

























Phil Tippett et Jon Berg réalisent l'animation en stop-motion avec les trois marcheurs (les marcheurs du fond sont des découpes non animées).


























Harrison Ford assis devant un vaisseau X-wing.
























Le 5 Septembre 1979, le célèbre acteur Sir Alec Guinness est arrivé dans les studios Elstree dans le Hertfordshire, en Angleterre, où Mark Hamill le salua. Bien que n'étant présent à ce moment dans aucune scène, Mark Hamill observe le jeu de Guinness pour Ben Kenobi et s'en inspire.




























Devant la porte, le publicitaire Alan Arnold, le réalisateur Irvin Kershner, Harrison Ford, Carrie Fisher et Billy Dee Williams.

























Le costume de Boba Fett a été construit par plusieurs membres de l'équipe et peint par Joe Johnston. «J'ai peint la tenue de Boba Fett en essayant de la faire ressembler à différentes pièces d'une armure», dit Johnston. «C'est une conception symétrique, mais je l'ai peint de telle manière qu'il donne l'impression d'avoir personnalisé son costume. Il a des trophées qui pendent à sa ceinture, des tresses de cheveux, presque comme une collection de scalps. "




































Peter Mayhew, alias Chewbacca, avec Carrie Fisher.




































Au moment où Darth Vader (David Prowse) révéle son secret à Luke, Hamill était accroché à un piton au-dessus de matelas placés sur des boîtes en carton a environ 30 pieds du sol.

























Mark Hamill dans les sutdios EMI Elstree où, en Septembre 1979, deux films de la saga Star Wars ont été tournés.



















Une photographie qui est devenu mythique ou on voit Hamill, George Lucas, Fisher, et Ford (et en arrière-plan les chef coiffeur Barbara Ritchie, Michael J. Duthie, un éditeur qui se trouvait en visite ce jour-là, et l'adjointe au directeur Debbie Shaw, fille de l'acteur Robert Shaw).

























Dans les forum de fan, on murmure que JW Rinzler s'attaquerait au making of du Retour du Jedi prochainement...

Pour ceux qui veulent aller plus loin, vous pouvez également voir le très bon documentaire Star Wars, l'Empire des rêves, réalisé en 2004 lors de la sortie de la trilogie en DVD et qui revient en détail sur la création de ce space opéra mythique.











La suite ici

Et bien entendu...que la force soit avec vous...

http://www.lucasfilm.com/

dimanche 6 février 2011

Un peu d'amour, papier velours

"Ca impressionne, papier carbone, ..."
Le court métrage d'animation intitulé The Move de Mandy Smith est entièrement réalisé en papier. Elle s'est inspiré d'un déménagement dans la ville d'Amsterdam. Mandy Smith est sculptrice sur papier et a réalisé chaque petit élément étape par étape à la main. La vidéo a été faite selon la technique du stop motion.
Le résultat est assez fantastique, avec un petit coté à la Tim Burton bucolique.


The Move, Paper Animation from Mandy Smith on Vimeo.

samedi 5 février 2011

May the force be with you

Elle circule partout en ce moment, la nouvelle publicité réalisée par l'agence Deutsch inc pour la nouvelle Passat de Volkswagen, mettant en scène un enfant de 10 ans déguisé en Dark Vador et essayant de manipuler un vélo d'appartement, son chien ou encore ses jouets grâce à la force. Le tout sur la musique ultra célèbre de la marche impériale de John Wiliams. Elle est tellement drôle, que je ne me lasse pas de la voir.

jeudi 3 février 2011

Kinect : le "mouvement" artistique

Voici une vidéo aussi agréable à écouter qu'à regarder.
Le cinéaste Dan Nixon a réalisé cette vidéo pour le titre Young Silence du groupe Echo Lake.
Contrairement à James Frost dans la vidéo suivante, Dan Nixon explique qu' il n'a pas utilisé de laser mais la Kinect pour mesurer la profondeur des données et en dresser ensuite la carte dans un nuage de point. La kinect permet cela pour un cout beaucoup moins élevé que les technologies utilisées par James Frost.
Par ailleurs le titre Young silence sera présent sur le premier EP 6 titres du groupe à paraitre pile poile le jour de la Saint Valentin sur le label No Pain in pop .

Echo Lake - Young Silence from Dan Nixon on Vimeo.

Bien qu'il ait vu la vidéo de House of Cards (In the Rainbows) de Radiohead, réalisé par James Frost, une fois son projet terminé, Dan Nixon explique être partie de la même idée de base.
Pour House of Cards il n'a été utilisé aucun appareil photo ou lumière suplémentaires mais plutot les technologies de Geometric Informatics et Velodyne LIDAR. Le premier permet de capturer les images en nuage de point 3D pendant que le second produit une multitude de laser pour capturer de grands environnements. Dans cette video près de 64 lasers tournant sur un rayon de 360 degres 900 fois par minute ont permis de prendre les scènes en extérieures. Vous pouvez vous amuser avec votre souris sur une partie des captures de House of Cards  ici.

mercredi 2 février 2011

Rebekka Karijord et Chris Garneau au Café de la Danse le 27.12.2010

Beautiful Landscape.
Durant certains instants, le temps s'arrête.
Je crois que c'est pour ces moments précieux, courts mais intenses que nous vivons.
Pour moi, un de ces moment a eu lieu le 27 décembre dernier, au Café de la Danse où ont été réunis Rebekka Karijord et Chris Garneau.
Il y a avait déjà foule quand nous sommes entrés dans le passage Louis Philippe, petit rue discrète du quartier Bastille.
Je ne m'attendais pas alors à assister à un des plus beaux et des plus émouvants concerts vus à ce jour.
J'ai retrouvé avec plaisir la très belle salle du Café de la Danse avec son beau mur de brique en décor de fond et son acoustique tellement appréciable. Cette salle a également l'avantage d'avoir la taille idéale pour permettre une certaine intimité avec les artistes présents, renforcée par la convivialité du lieu. Ecrin parfait pour les deux étoiles réunis ce soir là.
Le set a démarré avec la norvégienne Rebekka Karijord, qui est arrivée drapée de rouge. Elle commence par une chanson voix harpe. Je suis happée par l'intensité et le charme de la beauté mélodieuse qui se dégage de l'ensemble. Ancienne choriste, musicienne et amie très proche de Ane Brun (elles vivent d'ailleurs toutes deux à Stockholm) l'artiste soigne des titres sensibles. Venue présenter son troisième et pourtant premier album distribué en France, intitué The Noble Art of Letting go où Ane Brun fait d'ailleurs un featuring sur Morning Light Forgives The Night,  la norvégienne est très à l'aise sur scène. Telle une diva d'hiver, Rebekka harmonise les octaves de sa voix aux envolées d'une musique taillée dans un diamant pur "Mes compositions sont inspirées de la musique traditionnelle scandinave, je crois. C’est une musique à la fois belle et mélancolique, sombre et obsédante."
On pense à Goldfrapp, Tori Amos ou Emilianna Torrini. Sur scène Rebekka passe de la harpe, au piano ou encore à l'autoharpe. Ele avoue collectionner les instruments de musique insolite : « J’ai beaucoup d’instruments, que ce soit ici ou en Norvège. Ils me servent à produire les sons dont j’ai besoin pour composer des musiques de films ou de théâtre. ». Il émane d'elle une telle liberté que le set totalement magique semble bien trop court
  
J'ai pu trouver quelques titres dont Parking Lot très joliment filmé  durant cette soirée, par Valérie Toumayan

La reprise qu'elle a fait du titre de Nirvana toujours également filmé et monté par Valérie Toumayan.



Ci après le clip réalisé pour le titre Wear it like a crown.



Le titre This anarchistic Heart


Quelques clichés de Rebekka pris lors de la soirée.

































Avant de partir, Rebekka remercie le Café de la Danse de l'avoir accueilli pour la seconde fois et présente l'artiste qui la suit : Chris Garneau.
J'étais très impatiente de voir le jeune homme, totalement conquise par la sensibilité de son second album El Radio qu'un ami m'avait conseillé.
El Radio se décompose en 4 parties, en 4 saisons. Chris dit avoir été inspiré par l'océan et par sa grand mère. El Radio lui est d'ailleurs dédié. Il s'est retiré dans la maison familiale du New Hampshire, au coeur des grands espaces, avec ses instruments et quelques amis pour composer ses 12 bijoux. 12, comme autant de mois dans l'année.
Je n'avais rien entendu de tel auparavant. Chris Garneau est un paradoxe. Paradoxe assumé entre The Leaving song qui ouvre l'album El Radio, sombre et magistrale et The Dirty night Clowns qui suit à la rythmique facétieuse et aux accents de cabaret. Paradoxe entre une voix fluette, délicate et entre des orchestrations baroques surprenantes qui explosent. Le jeune homme semble tout d'émotions contenus, de choses rentrées à l'intérieur. Les trésors qu'il déploie à exprimer une sensibilité qui ne demande qu'à sortir en bouquet n'en rendent ses chansons que plus audacieuses.
On tombe amoureux, là, d'un coup de cette voix, de cette force fragile. 

J'ai été d'abord surprise de l'apparence de Chris : il m'a semblé apercevoir un enfant. Comment un telle voix peut sortir d'un corps aussi frêle ? Il s'installe au piano, la tête rentré dans les épaules, recroquevillé,  prend le temps de se concentrer un moment et la magie prend alors toute la place.
Après trois morceaux seul au piano, dont Hands on the radio, Chris est rejoint par un trio de corde, duo de cuivre et son fidèle batteur Ben Shapiro. Il entonne alors Fireflies et s'étonne des réactions élogieuses du public à son égard : "mais vous êtes bourrés ou quoi ?" dit il timidement.

Oui, Chris Garneau parle français et plutôt bien. Souvenir de son enfance. En lisant le portrait que lui a consacré Liberation, il y a quelques temps, j'ai appris qu'il avait vécu en France et même étudié au Lycée international de Saint Germain en Laye avant de repartir à l'âge de 12 ans avec ses parents aux Etats Unis à Boston. Il vit actuellement à Brooklyn dans un espace où il a aménagé un petit studio lui permettant d'organiser un concert par moi. Je ne m'étendrais pas sur les heures sombres de son enfance mais plutôt sur les anecdotes d'une prof de piano qui le garde 3h au lieu d'une tellement Chris s'avère doué et du souvenir de sa mère qui écoute Françoise Hardy, les Beatles et Joni Mitchell.

Il semble gêné en permanence, à l'étroit, s'excuse tout le temps. Mais chaque fois qu'il démarre un nouveau titre il semble beaucoup plus à l'aise, dans son monde, vivant chacune de ses chansons. L'émotion présente est presque palpable. Je jette un oeil dans la salle, regarde les visages. Je vois que je ne suis pas la seule à être séduite...
Dans une interview donné à l'Express en 2009 il avait avouer apprendre à jouer de la guitare. Il en jouait seul et se sentait encore trop peu sur de lui pour en jouer en public mais avait promis qu'il saurait pour l'hiver prochain. Il a tenu promesse sur "We don't try" et pour "Sad News".
Rappelé à deux reprises par une salle comble et totalement sous le charme c'est avec regret que nous le laissons partir après un dernier titre : la reprise de "Between Bears" de Elliott Smith.

Pourquoi les plus belles choses ont elles toujours une fin ?

































Le beau clip  d'animation de Dirty Night Clowns réalisé par Ryan Gibeau


Le sublime titre Baby's romance, extrait de son premier album Music for Tourists


Le clip de Firefliesréalisé par Daniel Stessen.



Rebekka Karijord sera en concert dans le cadre du festival hautement recommandé Les Femmes s'en mêlent pour deux dates à l'Institut culturel suédois les mercredi 23 et jeudi 24 mars (7 euros l'entrée)
http://rebekkakarijord.com/ 
http://www.chrisgarneau.com/
Je ne remercierais jamais assez Greg qui m'a permis d'assister à cette belle soirée.